Un livre et des lignes - Mars 2021
La brodeuse de Winchester. Tracy Chevalier
A coté de la lecture j'ai une autre passion la broderie, alors quand j'ai vu ce titre je n'ai pas cherché, je l'ai acheté!
Mais j'avoue avoir tarder à m'approprier l'histoire... et au final j'ai adoré ce roman. Il est inspiré de la vie de Louisa Pesel brodeuse de talent. Elle a réalisé avec son cercle de brodeuses, dans les années 32, des coussins que l'on peut toujours admirer dans la cathédrale de Winchester. Ils sont d'ailleurs actuellement en rénovation.
Tracy Chevalier crée pour nous une modeste dactylo de 38 ans, Violet Speedwell. En 1932, elle fait partie des femmes excédentaires qui ne sont pas mariées après la première guerre mondiale faute d'avoir perdu leur fiancé aux combats. J'ai été très étonnée par le qualificatif "excédentaire", je ne l'avais jamais entendu. Au niveau de l'époque, Violet se remet des malheurs de la première guerre mondiale et déjà se profile le danger du nazisme ...
La jeune femme se retrouve à Winchester, loin de sa mère aigrie, et rentre dans le cercle des brodeuses de la cathédrale.
Elle fait la connaissance des sonneurs de cloches et d'un dénommé Arthur. Elle n'a pas la vie facile en tant que célibataire. Sa quête du bonheur est jalonnée de rencontres, de promesses qu'elle aura à saisir pour devenir celle qu'elle veut, sans se soucier du regard des autres.
Comme à chaque fois, j'ai apprécié de découvrir des arts que je connaissais peu (ici certains points de broderie et l'art campanaire ou l'art de sonner les cloches) et surtout d'accompagner des femmes dans leur émancipation et leur choix.
Un roman qui au départ semble léger, mais qui au final parle de choses tabous pour l'époque. J'aime ces textes qui semblent doux et qui l'air de rien cachent des sujets forts
Marx dans le Jardin de Darwin . Ilona Jerger
C'est l'histoire d'une rencontre imaginaire entre Marx et Darwin, deux personnalités incontournables du XIXème siècle. Outre leur prénom et avoir fini leur vie à Londres, ils ont en commun le renoncement à leur religion.
En 1881, Darwin est très malade mais il continue à travailler avec passion. il a toujours autant de curiosité, d'envie de comprendre la nature et son fonctionnement. Son travail prend tout son temps et envahit sa maison avec des bocaux lui permettant d'observer les vers de terre.
Egalement malade, Marx est un bourreau de travail, toujours en ébullition mais qui se consacre à tout sauf à ce qu'il devrait: les autres tomes du "Capital". Il déborde encore d'énergie pour la lutte de toute sa vie contre l'injustice.
Bien qu'ayant des caractères très différents, Marx et Darwin ont le même désir de comprendre et d'éclairer le monde.
La Docteur Beckett, médecin et personnage très important, nous entraine alternativement dans le quotidien des deux hommes, grâce a ses va et vient chez l'un et l'autre.
J'ai beaucoup apprécié les annexes de l'écrivaine qui précisent les fais réels et ceux romancés.
Une belle découverte. Il fallait oser s'attaquer à des personnages aussi complexes pour inventer une histoire tellement improbable.
Une feel good story qui raconte comment une femme en ratant son bus, prend une autre route dans sa vie. Une histoire faite de rencontres et d'heureux hasards, de reflexions et d'introspection, de voyages et de découvertes. En lisant cette bande dessinée, on se laisse porter par les choix étonnants du destin qui a décidé de ne pas laisser le personnage principal dans sa vie qui avait perdu tout son sens. On apprend à voir les choses différement, et on se surprend à vouloir saluer un panneau de signalisation après la lecture, mais je vous laisse découvrir pourquoi.
J'ai beaucoup aimé cette histoire colorée et apaisante et même si parfois on se dit que le hasard fait trop bien les choses, on se laisse emporter dans les pérégrinations à la rechercher de sa véritable voie. Une bande dessinée qui parlera très certainement à beaucoup de personnes .
Truffée de petits contes bouddhistes, cette BD vous laissera plein d'optimisme !